1931 : Michel Greg (Michel Régnier dit), dessinateur, scénariste, rédacteur en chef et directeur littéraire de bandes dessinées belge († 29 octobre 1999).

Dans une modeste maison bruxelloise, alors que le monde sombrait dans la crise économique, un petit garçon prénommé Michel faisait ses premiers gribouillis sur des feuilles de papier. Chaque coup de crayon n’était pas simplement une ligne : c’était une échappatoire, un voyage vers des mondes inexplorés où l’imagination s’épanouissait librement. Les années 1930 étaient marquées par l'incertitude et la peur, mais pour Michel Greg ou plutôt Michel Régnier dit ces ombres s'estompaient dès qu'il se plongeait dans son univers graphique.

Les premières pages de bande dessinée qu'il avait créées à l'âge tendre de douze ans témoignaient d'un talent brut et prometteur. Cependant, ce n'était pas sans luttes que le jeune artiste voyait ses rêves prendre forme. En grandissant, il découvrit qu’il devait naviguer à travers un monde où les histoires étaient souvent écrites par d'autres. À cette époque, peut-être lui semblait-il difficile de croire qu'un jour il deviendrait l'un des piliers de la bande dessinée belge.

À peine entré dans sa vingtaine, Michel Greg embrassait déjà la vie professionnelle en tant que dessinateur et scénariste au sein du milieu artistique. En 1952, il signa son premier scénario pour “Blondin et Cirage”. C'était là une porte d'entrée vers un univers qui lui permettrait d'allier créativité et narration ! Cependant, malgré cet élan initial prometteur, le chemin n'était pas pavé de roses; il y avait encore beaucoup à apprendre sur les subtilités du métier.

Cependant, comme on le sait parfois dans le parcours des grands artistes, les défis peuvent se transformer en tremplins. Paradoxalement ou peut-être ironie du sort ? cette recherche constante d’amélioration conduisit Michel à explorer divers styles graphiques tout en développant sa plume unique ! Il réussit ainsi à insuffler aux personnages une profondeur émotionnelle qui résonnerait longtemps après la dernière case tournée.

Sa carrière prit véritablement son envol lorsqu'il rejoignit les rangs du célèbre magazine “Spirou” au début des années 1960 ! Dans cet environnement bouillonnant d'idées novatrices où plusieurs légendes naquirent sous l’auspice bienveillant du rédacteur en chef Yvan Delporte, Greg trouva non seulement sa voix mais aussi son auditoire ! Comme si tout cela avait été écrit dans les étoiles…

Peu après avoir intégré "Spirou", il lança plusieurs séries mémorables telles que "Achille Talon", un personnage dont l’absurde mélangeait humour et critique sociale avec finesse. Ironiquement car même le succès peut comporter des péripéties inattendues certains puristes ne voyaient pas d’un bon œil ce style audacieux qui bousculait les normes établies. Néanmoins… ces mêmes lecteurs auraient vite compris que Greg était là pour rester!

Il devint rapidement rédacteur en chef puis directeur littéraire au sein du magazine ; ses contributions ne se limitaient plus seulement aux histoires mais s’étendaient également aux orientations créatives qui allaient définir toute une génération de bandes dessinées belges ! Qui sait combien d'artistes contemporains ont été influencés par ses choix audacieux ? Sa capacité à déceler les talents émergents était sans pareil; avec chaque nouvelle collaboration naissaient des joyaux graphiques qui allaient marquer durablement cet art si particulier.

L’univers graphique créé par Michel Greg était riche et varié ; chaque série racontait quelque chose non seulement sur ses personnages mais aussi sur notre société moderne... Et puis vint "Les Aventures de Spirou et Fantasio". Sans doute pensiez-vous qu’il ne pourrait jamais surpasser Achille Talon ? Pourtant! Dans ce duo emblématique empreint d’aventures palpitantes conçues autour d’une imagination débordante… on pouvait voir briller toute la palette expressive qu’il savait manier avec aisance.

Néanmoins... derrière cette brillante carrière se cachait également un homme tourmenté! Peut-être cela vient-il du fait qu’en tant qu’artiste auto-didacte ayant forgé son propre chemin dans un monde dominé par quelques figures marquantes? Ses œuvres témoignaient non seulement de son génie créatif mais aussi parfois d'une mélancolie palpable...

Avec chaque nouvelle œuvre publiée venait également une réflexion intérieure profonde : quel serait finalement son héritage? Ce questionnement pourrait bien avoir teinté certaines histoires plus sombres comme “L'Histoire vraie” illustrant non seulement le conflit entre rêveurs passionnés contre réalités froides… Cela ouvre alors encore plus la porte aux spéculations sur ses propres blessures intérieures!

Puis survint cette date fatidique : le 29 octobre 1999 ! L'univers entier sembla suspendu lorsque Michel tira sa révérence laissant derrière lui un trésor inestimable pour ceux qui savaient apprécier ces cases noires & blanches chargées émotionnellement...

Aujourd'hui encore … alors que nous déambulons parmi les pages jaunies de classiques modernes ou feuilletons des compilations mettant en lumière ses créations emblématiques ; on réalise combien ce visionnaire a façonné notre rapport à l'image & au récit visuel! Les nouvelles générations redécouvrent avec étonnement ces récits pleins de vie…

Et pourtant! L'héritage laissé par cet artiste ne se limite pas uniquement à sa production littéraire; c’est aussi tout un état d'esprit: celui croyant fermement aux pouvoirs narratifs cachés derrière chaque trait posé délicatement sur papier; représentant avec justesse nos peurs profondes ainsi que nos joies insoupçonnées!

Dix ans après sa disparition – presque deux décennies désormais –, on constate comment certaines œuvres continuent paradoxalement ...d'alimenter débats & réflexions sociales contemporaines ! Pour certains jeunes artistes aujourd'hui actifs ; reprendre certains concepts griffonnés jadis devient même source phare inspiratrice ; comme si cette voix résonnait encore loin dans leurs esprits

Cela nous amène alors face à cette question provocante : est-ce vraiment fini ? Ou bien avons-nous simplement besoin ...d’un peu plus ...d’introspection avant que ces nouvelles interprétations émergent? Car chaque bulle pleine couleur épique nous rappelle ô combien tous partagent ensemble ce fil rouge tissé entre générations ...et cela appartient autant au passé qu’au présent …n’est-ce pas?