Elie Wiesel, écrivain américain d'origine roumaine, prix Nobel de la paix 1986 (° 30 septembre 1928).

Dans les brumes d'un petit village roumain, un cri perça l'air frais du matin : c'était le début d'une vie marquée par la souffrance et la résilience. Elie Wiesel naît le 30 septembre 1928 à Sighet, une ville aux racines juives profondes. Très jeune, il s'imprègne des récits ancestraux de sa famille, mais ces histoires chaleureuses sont rapidement remplacées par des ombres menaçantes. La Seconde Guerre mondiale approche et avec elle, la promesse d’un enfer sur terre. Ironiquement, alors qu'il découvre la beauté de l'écriture son premier amour le monde qui l'entoure devient une prison étouffante. En 1944, les nazis envahissent son pays natal ; c'est alors que le rêve littéraire s’estompe face à une réalité brutale. Ses mots se figent dans un silence assourdissant lorsque lui et sa famille sont déportés vers Auschwitz. Peut-être que cette expérience traumatisante a planté en lui les graines d'un futur écrivain engagé ? Les années dans les camps sont un véritable cauchemar : il est témoin de l'horreur humaine sous toutes ses formes... Malgré cela, Wiesel trouve en lui une force insoupçonnée pour survivre à cette épreuve inhumaine qui fauche tant de vies autour de lui. Le souvenir des siens devient son phare dans l’obscurité ; ils s’évanouissent lentement mais sûrement dans l’oubli collectif du monde. Lorsqu’il est finalement libéré en 1945 par les troupes soviétiques, il ne reste qu'une ombre de celui qu'il était autrefois un adolescent dévasté par le chagrin et la perte. Cependant, c'est au sortir de ce cataclysme qu’une passion brûlante pour raconter cette tragédie prend forme en lui. Qui sait si sans ces expériences terrifiantes il aurait jamais ressenti ce besoin irrépressible d'écrire ? Arrivé aux États-Unis en 1956 après avoir erré entre plusieurs pays européens pour fuir ses fantômes passés... Wiesel commence à se reconstruire dans un nouvel environnement où chaque coin de rue offre des promesses jusque-là inimaginables. Il découvre peu à peu que ses mots peuvent servir non seulement à exorciser ses propres démons mais aussi à éveiller les consciences sur les atrocités commises contre son peuple. Pourtant, ses débuts littéraires ne sont pas faciles : il peine à trouver sa voix parmi tant d'autres écrivains déjà reconnus sur la scène littéraire américaine. Toutefois, dès qu'il se penche sur sa première œuvre majeure “La Nuit”, publiée en 1958... C’est comme si toutes ses années vécues étaient enfin canalisées dans ces pages sombres mais puissantes ! Son récit poignant relate non seulement ses souffrances personnelles mais celles des millions qui ont subi les horreurs de l'Holocauste. Étonnamment bien que triste ce livre devient rapidement un symbole universel du témoignage face au mal absolu... C’est ainsi qu’il commence lentement à bâtir sa réputation mondiale : celle d’un homme dont chaque mot résonne avec vérité et douleur authentique ! Dans une interview après coup, il confie que “le silence est complice” ; peut-être sait-il déjà que chaque lettre écrite est comme une bougie allumée dans l'obscurité. En 1986, après plusieurs décennies consacrées au plaidoyer humanitaire et au combat contre toute forme de haine ou d’intolérance... Il reçoit le prix Nobel de la paix ! Ce moment n'est pas seulement une reconnaissance personnelle mais aussi un cri collectif pour ceux qui n'ont plus voix au chapitre. De manière ironique - n'étant plus cet adolescent tétanisé par la peur - Wiesel se retrouve maintenant honoré pour avoir exposé leurs luttes oubliées. Toutefois même couronné par tant d'honneurs – Elie reste humble ; lors des cérémonies officielles où son nom brille tel un phare parmi tant d’autres… Sa philosophie demeure constante : “Le vrai testament du souvenir est action”. Peut-être qu’au fond cela explique pourquoi son héritage perdure aujourd'hui encore... En effet ! Aujourd'hui encore , alors que nous voyons fleurir les mouvements populistes et nationalistes autour du globe… Les paroles sages Wiesel résonnent avec encore plus de force: "Ne restez pas silencieux devant le mal". Sans doute cet appel retentit particulièrement fort auprès des nouvelles générations qui cherchent leur place dans ce monde chaotique. Avec leur smartphone brandi comme arme contre l’indifférence… Des jeunes descendent parfois dans les rues sous bannières colorées clamant justice pour ceux tombés victimes d'injustices similaires autresfois! L’histoire semble vouloir se répéter malgré tous nos efforts pour avancer… Finalement bien que décédé le 2 juillet 2016 Elie Wiesel demeure vivant grâce aux mots gravés sur papier ainsi qu’à cette capacité intemporelle humaine capable non seulement ressentir douleur ...Mais aussi aimer profondément.