2019 : Claude Goretta, cinéaste, producteur et scénariste suisse (° 23 juin 1929).

Claude Goretta, une figure emblématique du cinéma suisse, est né un jour d'été en 1929. Le monde dans lequel il voit le jour est encore marqué par les séquelles de la guerre. En effet, c'est une époque où l'art se cherche des repères, et où la créativité doit naviguer entre tradition et modernité. Peut-être que cette dualité va profondément influencer son parcours cinématographique à venir.

À peine adolescent, il ressent déjà l'appel irrésistible de l'art. Ironiquement, alors qu'il aurait pu suivre les traces de ses pairs vers des carrières plus conventionnelles, c'est dans le monde du cinéma qu'il va plonger. Sa première rencontre avec le septième art a lieu lorsqu'il assiste à une projection dans sa ville natale ce moment marque le début d'une passion dévorante qui ne cessera jamais de croître.

Les années passent et Claude Goretta s'engage véritablement dans la réalisation cinématographique dans les années 1960. Il commence à explorer des thématiques souvent laissées de côté par ses contemporains. Ses films sont empreints d'une profondeur psychologique rare ; il se penche sur les relations humaines complexes et sur la condition humaine elle-même. Paradoxalement, cette exploration intime contraste avec un paysage cinématographique dominé par le spectacle et l'excès.

En 1972 sort son film "La Dentellière". Cette œuvre emblématique lui permet de capturer l'essence même de ses préoccupations artistiques : la solitude face aux attentes sociales. La protagoniste, interprétée avec brio par Isabelle Huppert, vit un tourbillon émotionnel dévastateur peut-être que cette lutte résonne particulièrement auprès du public en quête d'authenticité au cœur d'un monde superficiel.

Cependant, malgré son succès critique en France comme en Suisse, Claude Goretta n’est pas vraiment un homme des médias ou des tapis rouges... Son caractère réservé lui joue parfois des tours ; beaucoup sont surpris par sa discrétion alors que ses œuvres touchent au cœur même des souffrances humaines.

Le passage à la télévision n’est pas étranger aux réalisateurs suisses dans cette période ; Goretta saisit alors cette opportunité pour élargir son audience tout en restant fidèle à sa vision artistique. Ses documentaires captivants apportent un regard neuf sur divers sujets sociaux avec toujours ce souci d’humanité qui transparaît invariablement à travers chaque image soigneusement composée.

L’ascension fulgurante vers la reconnaissance internationale ne fait que renforcer sa détermination : "Jean-Luc Godard m'a dit une fois que j'étais trop humble", raconte-t-il lors d'une interview… Qui sait si ces mots ne sont pas restés gravés dans sa mémoire comme un appel insistant à s'affirmer davantage ?

Goretta s’entoure souvent de collaborateurs talentueux tout au long de sa carrière ; notamment en travaillant étroitement avec le scénariste Jean-Claude Carrière pour développer des récits qui abordent sans détour l'ambiguïté morale et éthique de leurs personnages. Ensemble ils créent une alchimie indéniable mais cela entraîne aussi des tensions créatives parfois inévitables...

Une Carrière Brillante

Après avoir étudié à l'École des beaux-arts de Genève, Goretta commence sa carrière à la télévision suisse, où il réalise plusieurs documentaires. Cependant, c'est avec le long-métrage « La Dentellière » en 1977 qu'il se fait connaître du grand public. Adapté d'un roman de Pascal Lainé, ce film traite des thèmes de l'amour, de l'isolement et des rêves, et a été acclamé tant par la critique que par le public.

Au fil des années, Goretta a continué à réaliser des films qui explorent les complexités des relations humaines et de la condition humaine. Son œuvre la plus célèbre, « Le Dossier 51 », basé sur le roman de Gilles Perrault, aborde les thématiques de la surveillance et de la manipulation, à une époque où les débats autour de la confidentialité des données prennent de l'ampleur. Ce film, sorti en 1978, illustre parfaitement la capacité de Goretta à couper à travers les couches superficielles de la vie moderne.

Un Style Unique

Le style de Claude Goretta se caractérise par une attention minutieuse aux détails et un rythme narratif qui permet aux spectateurs de s'immerger dans le monde de ses personnages. Ses films sont souvent marqués par des dialogues subtils et un cadre réaliste, créant une atmosphère contemplative qui pousse le public à réfléchir sur les enjeux abordés. Grâce à sa vision artistique, il a su donner une voix aux émotions humaines souvent négligées dans le cinéma commercial.

Reconnaissance et Héritage

Au cours de sa carrière, Goretta a reçu de nombreux prix prestigieux, dont le Léopard d'or au Festival international du film de Locarno pour « La Dentellière » et plusieurs nominations aux César. Son influence s’étend au-delà de ses films, ayant également joué un rôle clé dans le développement du cinéma en Suisse et ayant inspiré de nombreux cinéastes émergents. En 2019, Claude Goretta nous a quittés, laissant derrière lui une riche filmographie et un héritage indélébile.

Permanence et héritage

Sous les feux croisés du succès critique et populaire durant plusieurs décennies, il n’est pas surprenant que Claude Goretta ait laissé derrière lui un riche héritage cinématographique comprenant également "Le Retour" (1986) ainsi qu’un certain nombre d'autres œuvres moins connues mais non moins significatives pour leur approche introspective.

Un temps pour chaque chose

Cependant il y a aussi eu des moments difficiles : malgré quelques échecs commerciaux retentissants qui ont pu marquer certains critiques contemporains peu indulgents ! Peut-être cela explique pourquoi il a pris tant soin de cultiver sa propre vision sans jamais céder aux sirènes du marché ? Loin du tape-à-l'œil hollywoodien...

L'hommage posthume

Aujourd'hui encore son travail continue d'inspirer jeunes réalisateurs issus non seulement du milieu helvétique mais aussi internationaux ! Chaque année depuis son décès tragique en 2019 tel un souffle vivifiant on redécouvre ses films via projections spéciales lors festivals consacrés au cinéma indépendant ou européen...

 

D'ailleurs parmi ceux ayant exprimé leur admiration après son départ figurait Isabelle Huppert elle-même qui soulignait combien "La Dentellière" avait marqué durablement non seulement leur collaboration artistique mais aussi leurs vies respectives...

D’un autre côté bien sûr ceux ayant vécu près de lui témoignaient également récemment comment cet homme simple dont on vante souvent le génie cachait derrière ce visage impassible une grande tendresse envers ses proches... Ce paradoxe fascinant entre public intime rend difficile toute catégorisation trop simpliste concernant cet artiste hors norme ! On pourrait dire sans exagérer qu’il était résolument unique - comme chacun devrait aspire devenir finalement !

Toutefois aujourd'hui Claude Goretta demeure vivant grâce notamment aux générations futures capables non seulement apprécier pleinement profondeur émotionnelle contenue sous surface apparente tout en ravivant souvenirs collectifs autour oeuvres marquantes laissées héritages précieux fondamentalements humains « » .

L’actualité revisitée

Certaines personnes affirment encore aujourd’hui lorsque questionnés évoquant réalisateur suisse préférent dire "je préfère Gorret plutôt que Truffaut". Sans doute reflet nostalgique désirant retourner vers simplicité parfois oubliée existences quotidiennes retrouvant ici force impressionnante présence tactile réelle finalement accessible tous « » .

Ironiquement tant mieux car ainsi jamais oublié - légende vivante désormais se promène entre ombre lumière grâce pellicules préservées fragments réalités passées tandis représentant âme peuple entier confinée quelque part temps passé suspendu...

Ainsi prolonger mémoire collective rend hommage essentiel expérience vie passée influençant mille chemins ouverts possibles demain…