1940 : Abbas Kiarostami (en persan : عباس کیارستمی), réalisateur, scénariste et producteur iranien « palmé » à Cannes († 4 juillet 2016).
La scène se déroule dans une petite ville d'Iran, où la lumière du matin filtre à travers les fenêtres poussiéreuses d'une maison modeste. Un cri perçant résonne dans l'air : c'est le premier souffle d'Abbas Kiarostami, né en 1940. La vie commence pour lui sous un ciel de promesses et de rêves, mais aussi de tumultes politiques et sociaux qui marqueront son parcours artistique. À cette époque, l'Iran est en pleine mutation entre traditions séculaires et influences modernes, ce pays devient un terreau fertile pour l'émergence d'artistes visionnaires.Pourtant, malgré cette naissance au cœur d'un pays en effervescence, Kiarostami grandit loin des feux de la rampe. Dans sa jeunesse, il développe une passion dévorante pour le cinéma qui se transforme rapidement en obsession. Il découvre des œuvres de cinéastes européens qui éveillent son imagination : Jean-Luc Godard et Ingmar Bergman deviennent ses références incontournables. Cependant, il doit faire face aux défis quotidiens que lui impose sa culture conservatrice.C'est sans doute dans cette atmosphère chargée qu'il forge son regard unique sur le monde un regard empreint de poésie et de réalisme brut. Peut-être que ses films futurs seront nourris par les balbutiements hésitants d’un Iran moderne qui s'efforce encore de trouver son identité à travers le prisme du cinéma.Malgré cela, ce n’est qu’après avoir obtenu son diplôme des Beaux-Arts à Téhéran qu’il s'engage véritablement dans l'industrie cinématographique iranienne comme réalisateur et scénariste dans les années 1960. Les débuts sont modestes : il réalise quelques courts-métrages pour la télévision iranienne tout en continuant à affiner sa vision artistique au fil du temps.Ironiquement, alors que beaucoup s’enlisent dans le conformisme créatif dicté par les autorités locales, Kiarostami choisit un chemin plus audacieux. Il prend conscience que la réalité iranienne est trop riche pour être ignorée ; c’est là que naît sa volonté de créer des films ancrés dans cette réalité complexe tout en y ajoutant une touche poétique personnelle.En 1970 arrive enfin le film qui va débuter sa carrière sur la scène internationale : "Le Pain et la Révolte". Ce film raconte avec délicatesse les luttes quotidiennes des Iraniens ordinaires face aux injustices sociales ; il attire déjà l’attention sur ses talents indéniables derrière la caméra.Cependant c'est véritablement après la Révolution islamique de 1979 que Kiarostami va se forger une identité unique parmi ses pairs. Loin des grands studios occidentaux ou même iraniens tels qu'ils existent aujourd'hui... C’est alors qu’il invente une méthode originale qui marquera son style : filmer avec peu de moyens tout en capturant l’authenticité brute des émotions humaines parfois même sans scénario prédéfini !Dans "Au travers des oliviers" (1994), Kiarostami illustre brillamment ce choix audacieux ; mêlant fiction et documentaire… Ses acteurs sont souvent amateurs issus du village où il filme ! Cela crée non seulement un sentiment profond d’authenticité mais aussi un lien puissant entre les personnages représentés à l'écran... Et ceux qui vivent réellement ces histoires au quotidien.L’une des clés du succès international arrive avec "Le Goût de la cerise", Palme d'Or au Festival de Cannes en 1997 ! Ce chef-d'œuvre aborde des thèmes universels tels que le suicide existentiel... À première vue simple presque banal mais dont chaque scène est imprégnée d'une profondeur philosophique fascinante! Qui sait combien cela résonne avec notre quête collective pour comprendre le sens même de notre existence ?Ses œuvres ne cessent jamais d'explorer ces questions difficiles… La beauté réside aussi dans leurs imperfections humaines révélées par ses personnages touchants confrontés aux dilemmes moraux quotidiens; on pourrait dire qu'il capte « l’âme » iranienne tout autant que celle universelle!Alors qu'il continue à tourner jusqu'à sa mort prématurée survenue fin juin 2016 – Abbas laisse derrière lui non seulement un héritage colossal mais également une multitude admirateurs émus par son œuvre touchante...Aujourd'hui encore – bien après sa disparition – on peut dire sans ambages que Kiarostami a su transcender les frontières culturelles grâce à ses histoires profondément humaines; elles demeurent toujours pertinentes alors même que notre monde fait face à tant défis contemporains comme ceux évoqués jadis par cet immense réalisateur !Peut-être serait-il juste ici rappeler comment certains jeunes cinéastes contemporains tentent aujourd'hui encore suivre ce chemin ouvert devant eux... Forts inspirés notamment par cette voix singulière célébrant tantôt la vie banale tantôt les luttes individuelles contre vents adverses! À chaque projection posthume ou hommage rendu lors festivals internationaux; on redécouvre ensemble cet artiste exceptionnel capable déplacer toute audience vers réflexion introspective profonde suivant ainsi brillamment voie ouverte naguère afin permettre expression artistique essentielle au-delà simples images projetées sur écran noir…Les historiens racontent également comment cet amour inconditionnel du cinéma persan reste vivant parmi jeunes générations désireuses continuer écrire nouvelles pages histoire culturelle alliant tradition modernité ; leur engagement envers questionnements fondamentaux demeure témoin indéniable respect traditionnel enracinement populaire.Ainsi s'écrit encore aujourd’hui saga fascinante héritage laissé derrière Abbas Kiaraostami une inspiration intemporelle dont sûrement parlerons longtemps pendant décennies futures...
La carrière cinématographique
Au cours de sa carrière, Kiarostami a réalisé plus de 40 films, de courts-métrages à des longs-métrages acclamés. Son œuvre la plus emblématique, Le Goût de la cerise (1997), a remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes et a consolidé sa réputation sur la scène internationale. Ce film, qui aborde des thèmes universels tels que la vie, la mort et la quête de sens, incarne parfaitement l’approche contemplative et poétique de Kiarostami.
Un style narratif unique
Kiarostami se distingue par son style narratif distinctif, caractérisé par des longueurs contemplatives, des dialogues minimalistes et des paysages iraniens saisissants. Il a souvent utilisé des non-professionnels pour jouer dans ses films, ajoutant une couche d'authenticité et de sincérité qui fait défaut dans beaucoup d'autres œuvres cinématographiques. Cette approche a été particulièrement bien illustrée dans ses films La vie est un miracle et Ten, qui explorent des questions socio-culturelles profondes à travers le prisme de la vie ordinaire.
Contributions au cinéma et à la société
En plus de son travail de réalisateur, Kiarostami a été un scénariste, un producteur et un photographe prolifique. Il a souvent intégré des thèmes de l’humanité, de l'éthique et de la condition humaine dans ses œuvres, faisant de lui un observateur minutieux de la société iranienne. Son engagement en faveur des droits de l'homme et des libertés artistiques a également marqué sa carrière, lui valant l'admiration de nombreux cinéastes et intellectuels du monde entier.
Héritage et reconnaissance
Abbas Kiarostami est décédé le 4 juillet 2016 à Paris, en France, laissant derrière lui un héritage cinématographique inestimable. Ses films continuent d’inspirer de nombreuses générations de réalisateurs, et son influence se ressent dans le travail de cinéastes contemporains à travers le monde. Le Festival de Cannes, les Oscars et d'autres manifestations internationales lui ont rendu hommage, attestant de son statut de maître du cinéma.