Oscar Niemeyer, architecte brésilien († 5 décembre 2012).

Dans l'éclat du modernisme, il a laissé une empreinte indélébile. Oscar Niemeyer, né dans une famille d'immigrés libanais en 1907 à Rio de Janeiro, a très vite été captivé par la beauté des formes et la légèreté des structures. À peine âgé de 20 ans, il était déjà étudiant à l'École nationale des beaux-arts où il s'initiait aux subtilités de l'architecture. Cependant, sa véritable carrière ne débutera qu'après avoir rencontré Lucio Costa, un autre pionnier du modernisme brésilien qui l'a profondément influencé. En 1945, son génie se révèle alors qu'il participe au projet de la ville nouvelle de Brasília. Ironiquement, cette ville futuriste naîtra en pleine période d'instabilité politique au Brésil une dictature militaire menaçante planait sur le pays. C'est là qu'Oscar a conçu certains de ses ouvrages les plus emblématiques : le palais de justice et le célèbre Congrès national avec ses dômes ondulants évoquant les courbes féminines. Les courbes... Ah ! Ces courbes qui ont fait sa renommée mondiale ! Peut-être que c'est cette approche audacieuse qui lui a permis d'allier fonctionnalité et esthétique comme peu d'autres avant lui. Malgré cela, son parcours n'a pas été exempt d'obstacles. En effet, le régime militaire brésilien lui imposa un exil durant près de quinze ans en raison de ses convictions politiques communistes. Durant cette période difficile à Paris où il est devenu proche des artistes surréalistes Niemeyer ne cessa jamais de dessiner ; sans doute que ces années passées loin du Brésil ont nourri sa créativité et raffiné son art architectural. À son retour au pays natal dans les années 1980, Niemeyer fut accueilli tel un héros par une population avide d'art et d'innovation architecturale après tant d'années sous le joug militaire. La cathédrale métropolitaine de Brasília continua à symboliser cet esprit insoumis ; ses vitraux colorés semblaient refléter l'espoir d'une nation en quête de liberté après des décennies tumultueuses. Qui sait combien ses expériences personnelles ont façonné sa vision ? Il voyait dans chaque bâtiment une opportunité pour raconter une histoire pas seulement celle du matériau ou du design mais celle des gens qui allaient interagir avec ces espaces ! Ainsi sont nées certaines œuvres majeures comme le musée national du Brésil ou encore la fondation Oscar Niemeyer. Alors que la fin approchait pour cet architecte visionnaire atteint par les affres du temps... C'était le 5 décembre 2012 quand il s'éteignit paisiblement à Rio; pourtant son héritage continuait à vivre! Des dizaines de projets non réalisés restaient figés sur papier mais résonnaient dans chaque coin du globe comme autant d'invitations à explorer davantage les frontières entre architecture et humanisme. Les historiens racontent que même après sa mort, son influence demeure palpable ; bon nombre des jeunes architectes contemporains citent Niemeyer comme source majeure d'inspiration. En effet, aujourd'hui encore alors que nous sommes submergés par les lignes rigides et froides souvent prônées par l’architecture moderne traditionnelle il apparaît essentiel dans ce contexte où on cherche parfois désespérément à retrouver cette légèreté organique si chère au cœur même des œuvres niemeyriennes. Son style unique semble résonner particulièrement bien avec notre époque actuelle... Où plus que jamais nous avons besoin non seulement d’espaces bâtis mais aussi ‘d’espaces vécus’. Comme il l’a si souvent dit : « L’architecture est destinée aux hommes »… Peut-être qu’au fond c’est ce message-là qui touchera durablement notre sensibilité collective !