Maurice Carême, écrivain et poète belge († 13 janvier 1978).

L'écrin de Bruxelles, où les pavés résonnent encore des échos d'une époque révolue, a vu naître Maurice Carême au début du XXe siècle. Élevé dans une famille modeste, son enfance n'a pas été un long fleuve tranquille. Pourtant, c'est dans ce milieu que se sont forgées ses premières impressions littéraires peut-être un mélange de l'air frais de la campagne et des bruits feutrés des ruelles urbaines. Les livres étaient pour lui non seulement une échappatoire, mais aussi un refuge, une fenêtre ouverte sur des mondes insoupçonnés.La découverte de la poésie est intervenue à un moment charnière de sa vie. Alors qu'il tentait d'explorer les méandres du langage et les nuances du verbe, il s'est rendu compte que les mots avaient le pouvoir de capturer des instants fugaces ceux qui s'évanouissent en un souffle. Cependant, ce n'était pas qu'un simple passe-temps; cette passion aurait bientôt trouvé écho chez ses contemporains.À peine sorti du cocon familial, Carême s'engagea dans l'enseignement un métier qui allait lui permettre non seulement d'apprendre aux autres mais également d'affiner son propre art. Ironiquement, malgré la rigueur de cette profession établie et respectable, il sentait au fond de lui que quelque chose manquait encore... L’appel irrésistible vers l’écriture persistait comme une mélodie obsédante.Dans le tumulte social et politique des années 1930 et 1940 en Europe où l’ombre grandissante du totalitarisme planait sur le continent Carême commença à publier ses premiers poèmes. Son style était unique : accessible mais riche en émotions simples et profondes à la fois. Qui sait si ces turbulences historiques n’ont pas nourri sa plume? Peut-être que chaque rime cachait une critique silencieuse ou une réflexion sur la condition humaine...Les récits évoquent souvent sa rencontre avec Jean Cocteau lors d'un voyage à Paris; leur échange intense fut bien plus qu’une simple conversation entre deux écrivains. Cocteau a reconnu en Carême une âme sœur littéraire et cet instant a marqué le début d'une reconnaissance croissante pour le poète belge dans les cercles littéraires européens.Cependant, malgré ces rencontres prestigieuses et ses publications grandissantes dans divers journaux belges et français comme "Le Soir", son succès ne fut pas immédiat ni facile. Il fallut plusieurs années avant que son travail ne soit réellement célébré par le public; cela soulève sans doute la question : pourquoi tant d’obstacles pour quelqu’un dont les vers parlaient si simplement à l'âme humaine?Malgré cela, tout changement se fait lentement... En 1943 survient "Le chant des heures", recueil marquant qui révèle davantage sa sensibilité face aux beautés naturelles ainsi qu'aux douleurs humaines inhérentes à notre existence quotidienne. À travers ces pages délicatement brodées avec soin , il offre au lecteur un miroir où se reflètent tantôt espoir tantôt désespoir une danse permanente entre ombre et lumière.Les critiques ont souvent qualifié Carême d’« artisan » plutôt que « maître » un terme qui suggère humilité mais aussi dévouement inlassable envers son art! Sans doute aimait-il jouer avec cette image ; car bien qu'il ait obtenu plusieurs prix littéraires prestigieux tels que le Prix Triennal de Poésie (1953), il ne cherchait ni gloire ni reconnaissance ostentatoire mais plutôt vérité!Et puis vient ce jour tragique du 13 janvier 1978… Un dernier souffle a quitté Maurice Carême alors qu’il contemplait sans doute tous ces souvenirs accumulés au fil des ans: chaque mot écrit prenait forme tel un puzzle assemblé patiemment... Son héritage perdure néanmoins! Les générations suivantes continuent aujourd'hui encore à découvrir sa poésie douce-amère: celle qui touche profondément tout lecteur avide de sincérité. Mais quelle ironie! La nostalgie palpable qui émane parfois derrière certaines lignes rappelle étrangement notre monde moderne... Dans cette société numérique où les émotions sont souvent traduites par emojis ou gifs éphémères , comment apprécier véritablement ce don exceptionnel capable d’éveiller nos sentiments les plus enfouis ? Les réseaux sociaux pourraient bien avoir besoin aujourd’hui même plus que jamais ! de voix authentiques telles celles laissées par Maurice Carême!En guise d'héritage vivant , on trouve sur divers murs urbains belges comme autant de graffitis poétiques : leurs mots rappellent sans cesse combien il est essentiel pour chacun(e) parmi nous dans cette frénésie moderne toquer sur nos propres portes intérieures… Qui sait quelles merveilles se cachent derrière?