John Francis Anthony « Jaco » Pastorius III, bassiste de jazz américain († 21 septembre 1987).

En cette chaude nuit de décembre 1951, dans la ville ensoleillée de Fort Lauderdale, la vie d’un enfant prometteur s'éveille. Ce nourrisson, né sous le nom de John Francis Anthony Pastorius III, ne savait pas encore qu'il porterait le poids du jazz sur ses épaules. Élevé dans une famille où la musique était omniprésente, il a été bercé par les sons des disques qui tournaient sur le tourne-disque familial. Son père, musicien amateur et professeur de musique, a sans doute insufflé en lui une passion ardente pour les mélodies et les rythmes.Cependant, ce n’est qu’à l’âge de 15 ans que Jaco s'est véritablement éveillé à son instrument : la basse. C’était un moment décisif pour lui au lieu d'être fasciné par les guitares électriques ou les batteries qui rythmaient la pop des années 70, il trouva sa voix dans ces quatre cordes noires. Ironiquement, alors que beaucoup de ses pairs cherchaient l'attention des projecteurs avec des solos flamboyants à la guitare, Jaco se contentait d’un coin sombre où il pouvait explorer des harmonies complexes et des grooves envoûtants.Malgré cela, son parcours n'était pas exempt d'embûches. À peine sorti du lycée, Jaco a commencé à jouer dans divers groupes locaux tout en travaillant comme musicien de session un travail souvent ingrat mais crucial pour nourrir son rêve musical. Qui sait ce qui lui est passé par l’esprit durant ces nuits passées à jouer dans des bars enfumés ? Peut-être ressentait-il déjà une insatisfaction vis-à-vis du monde traditionnel du jazz et cherchait-il désespérément un moyen d'y insuffler sa propre vision.La révélation vint avec sa rencontre avec le groupe Weather Report au début des années 70 ; c'est là que Jaco allait véritablement briller. Il avait réussi à attirer leur attention après avoir enregistré une démo époustouflante. Les membres du groupe furent immédiatement séduits par son style unique et virtuose un mélange audacieux de technique impeccable et d'émotion brute ! Ensemble ils ont enregistré « Heavy Weather », album devenu emblématique qui contenait le classique « Birdland ». Cette collaboration propulsa Jaco vers les sommets du monde jazzistique !Cependant, cette ascension fulgurante ne venait pas sans prix... Le succès attirait également l’ombre ; l’exigence constante d’innovation peut facilement devenir étouffante pour un artiste sensible comme lui. Les rumeurs sur ses excès personnels commencèrent à circuler : alcoolisme naissant et dépendance aux drogues... Un contraste frappant entre sa musique joyeuse et sa vie tumultueuse qui reflétait bien souvent une bataille intérieure profonde.Le monde découvrait peu à peu non seulement un bassiste révolutionnaire mais aussi un compositeur exceptionnel capable de créer des arrangements sophistiqués tout en restant accessible aux oreilles moins aguerries au jazz traditionnel ! Avec son album éponyme sorti en 1976 , il transforma radicalement notre vision sur cet instrument utilisant harmonies effrénées couplées à une virtuosité impressionnante donnant naissance à ce que beaucoup appellent maintenant le "Jaco Sound".Mais voilà… Tout n’est pas éternel ; après avoir conquis plusieurs sommets créatifs parmi lesquels plusieurs tournées mondiales éblouissantes avec le groupe mythique Joni Mitchell ou encore Pat Metheny… En septembre 1987 quelque chose bascula tragiquement lors d'une altercation violente victime innocente au milieu d’une tempête humaine imprévisible; La nuit fut sombre pour tous ceux qui admirent son génie musical… Aujourd’hui encore résonnent ses notes mélancoliques venues chuchoter aux oreilles nostalgique afin que nul n’oublie cet artiste au destin foudroyé trop tôt ! Ses compositions continuent d’influencer nombre de jeunes musiciens contemporains souhaitant transgresser les frontières musicales établies par leurs prédécesseurs!Il est ironique qu'après tant d'années depuis sa disparition prématurée, Jaco Pastorius demeure plus qu'une légende vivante : il est devenu synonyme même du combat contre ses propres démons intérieurs tout en célébrant la beauté explosive que seule peut offrir la musique jazz.