Émile Danoën, écrivain français († 7 mai 1999).

Peut-être était-ce cette solitude précoce qui lui permit de plonger profondément dans l’imaginaire se nourrissant des récits que ses grands-parents lui racontaient au coin du feu. Chaque histoire lui donnait envie d’écrire, de donner vie à des personnages aussi riches que ceux qu’il découvrait entre les pages jaunies.Cependant, son entrée dans le monde littéraire ne fut pas sans embûches. Dans les années 1970, alors qu’il se battait pour trouver sa voix au sein d’un paysage littéraire dominé par des figures établies telles que Simone de Beauvoir ou Michel Houellebecq, Émile s'est retrouvé face à un dilemme : comment faire entendre sa voix unique ? Son premier roman fut rejeté par plusieurs éditeurs avant finalement d’être publié en 1975. Ce moment décisif transforma sa frustration en détermination.Son œuvre ne manquait pas d'ambition : il souhaitait explorer les thèmes de l'identité et du déracinement reflet sans doute de ses propres luttes internes.

Ironiquement, bien qu'il ait connu quelques succès initiaux avec ses nouvelles et essais sur l'âme humaine et la condition sociale en France moderne, il s’est souvent senti incompris par la critique littéraire traditionnelle qui préférait des récits plus conformistes.Peut-être que son plus grand succès est venu avec « Le murmure du vent », un roman où Émile a su capturer l’essence même de la mélancolie bretonne tout en y insufflant une modernité palpable. Les lecteurs ont été transportés par cette prose lyrique décrivant non seulement des paysages mais aussi des émotions profondes ; on pourrait presque dire qu'il peignait avec ses mots ! Mais malgré ce triomphe inespéré car peu avaient cru en lui lors de ses débuts une partie de lui restait insatisfaite.Au tournant du nouveau millénaire, alors qu’il atteignait le sommet de sa carrière littéraire à 60 ans passés et malgré plusieurs prix prestigieux sur son étagère poussiéreuse dont le Prix Goncourt –, Émile Danoën commença à ressentir un vide inexplicable dans sa vie créative. C’était comme si toutes ces récompenses avaient mis une étiquette sur lui qui ne correspondait pas à ce qu'il était réellement : un éternel chercheur au cœur tendre.Les années suivantes furent marquées par une certaine réclusion volontaire ; il trouva refuge sur les côtes bretonnes où il pouvait marcher pendant des heures sur les plages désertes tout en réfléchissant aux thèmes qu’il voulait aborder encore et encore... Pourtant cette solitude portait parfois en elle son lot d’angoisses : Qui suis-je vraiment ? Quel héritage vais-je laisser derrière moi ?Malgré cela ou peut-être grâce à cela ses derniers écrits prenaient un tournant introspectif exceptionnellement touchant ; là où beaucoup auraient choisi la facilité pour continuer à plaire au public ou aux critiques bien-pensants...

Il osait davantage questionner notre humanité collective ainsi que notre rapport au monde moderne toujours plus rapide ! Des lettres jamais envoyées devenaient alors autant de témoins silencieux d’un monde agité… Pour certains lecteurs toutefois ce fut comme si ces réflexions étaient celles réservées aux esprits rêveurs perdus entre deux rives...Il s’éteignit paisiblement le 7 mai 1999 après avoir laissé derrière lui non seulement quelques livres empreints d’une poésie brute mais également une légende vivante parmi ceux qui croisèrent sa route durant ces années tumultueuses passées ensemble ! Sa mort fut presque inattendue pour ceux qui suivaient assidûment son travail ; comment quelqu'un ayant tant vécu pouvait-il disparaître aussi simplement ? Cela semblait contradictoire !L’héritage littéraire qu’Émile Danoën a laissé est indéniable... Cependant on pourrait dire ironiquement que c’est surtout parmi les générations futures que son œuvre commence réellement à toucher davantage encore... Aujourd’hui encore près d’un quart de siècle après sa disparition ses écrits continuent leur cheminement vers ceux cherchant refuge auprès des mots ! La mélancolie intemporelle décrite avec tant justesse trouve écho chez certains jeunes lecteurs contemporains face aux tumultes actuels... Comme quoi parfois revenir aux racines peut aider autant chez soi-même que vis-à-vis du monde extérieur…Qui sait quelles sont exactement ces vérités cachées derrière chaque page tournée ? Danoën semble nous rappeler subtilement ici combien nos propres histoires méritent également reconnaissance… Ainsi va-t-on réaliser toute mesure prise envers nous-mêmes devient nécessaire afin non seulement réaliser nos rêves personnels mais peut-être transformer aussi quelque chose autour ! Ce processus sans fin révèle sans doute davantage sur notre humanité partagée...