1960 : Charles Forget, peintre et graveur français (° 26 janvier 1886).

Dans la petite ville de Reims, un froid matin de janvier 1886, un enfant voit le jour. Charles Forget, héritier d'une lignée d'artisans du verre, naît avec une sensibilité aigüe pour les couleurs et les formes qui l’entourent. Son enfance est bercée par les éclats des vitraux des cathédrales ironie du sort, ces joyaux lumineux ne lui apporteront jamais la notoriété qu'il espérait tant dans sa carrière artistique.

Jeune homme à peine sorti de l’adolescence, il se lance dans une quête pour comprendre le monde par l'art. À Paris, au cœur d’un bouillonnement artistique effervescent, il découvre la magie de la gravure et commence à s’affirmer dans le milieu. Il rencontre des artistes influents tels que Pablo Picasso et Henri Matisse ; peut-être ces rencontres marquantes lui donnent-elles l’élan nécessaire pour se forger son propre style ? Toutefois, malgré sa détermination, ses premiers travaux sont souvent éclipsés par ceux de ses contemporains.

Dans cette époque où chaque coup de pinceau est lourdement scruté sous le prisme d’un critique exigeant, Charles continue de travailler sans relâche. Sa technique minutieuse en matière de gravure lui permet progressivement d’obtenir reconnaissance ce qui n’est pas une mince affaire dans un monde saturé par les talents éclatants. Cependant, malgré quelques succès sur le plan local et régional grâce à ses expositions individuelles modestes mais prometteuses, il reste néanmoins en dehors des feux des projecteurs.

Ironiquement, c'est au crépuscule des années 1920 qu’il commence à découvrir sa voix véritable : un style mêlant impressionnisme délicat aux éléments du cubisme naissant. Dans son atelier illuminé par la lumière tamisée du soleil couchant parisien qui semble caresser les toiles inachevées il s’engage corps et âme dans cette quête personnelle. Chaque trait sur la toile devient comme une confession silencieuse... Mais parfois encore hanté par ce sentiment persistant d'insatisfaction face aux attentes qu'il s'impose.

Les années passent... Et avec elles viennent aussi leur lot d’épreuves personnelles : pertes tragiques dans son cercle intime ou déceptions amoureuses peuvent-être même ? Ces événements imprévus deviennent alors muses pour certaines de ses œuvres les plus poignantes ! Peut-être que cette douleur intérieure contribue-t-elle à forger son caractère artistique si unique ? Au fond de lui-même résonne cette question éternelle : « Suis-je assez bon ? »

Avec le temps vient enfin une reconnaissance tardive ; au milieu des années 1940 jusqu'aux années 1950 – après plus de deux décennies consacrées à son art –, Forget reçoit plusieurs prix prestigieux lors d’expositions nationales. Sa technique devient respectée et admirée parmi ses pairs... Pourtant malgré cela paradoxalement son nom reste encore peu connu en dehors des cercles restreints de connaisseurs.

C’est ainsi que cet artiste inflexible continue sa route tout en nourrissant discrètement son rêve insatisfait : celui d’être reconnu comme un maître incontournable du paysage artistique français moderne ! Mais combien nombreux sont ceux qui ont brillé seulement aux côtés des géants sans jamais atteindre leur propre gloire ? Peut-être que ce destin flamboyant réservait quelque chose…

La vie continue ; Charles oublie parfois la frénésie extérieure… Plongé corps et âme dans sa passion dévorante pour l’art ! Ses dernières œuvres avant sa mort témoignent toutes d’une maturité artistique indéniable - véritables réflexions sur les luttes intérieures universelles humaines – exposées avec finesse tout en gardant intacte cette aura mystérieuse qui captive autrui encore aujourd’hui.

C'est ainsi qu’en 1960 survient l’événement tragique dont tous craignent : Charles Forget nous quitte finalement après avoir laissé derrière lui non seulement une œuvre riche mais aussi un legs complexe empreint tantôt de mélancolie tantôt vibrant ! Ses toiles hantent désormais les galeries artistiques françaises tandis que certaines sont accrochées parmi celles bien plus célèbres ... Ainsi va-t-il prendre place parmi ces ombres laissées derrière chacun porteur secrètement d’une histoire trop souvent oubliée.

Désormais hélas disparu physique mais vivant toujours spirituellement grâce aux critiques élogieuses croissantes visant tout particulièrement ses œuvres ayant su toucher plusieurs générations...Aujourd'hui encore quand on observe certains tableaux griffés Forget..., on peut presque entendre murmurer sous nos yeux leurs pensées créatrices… Comme si chaque coup passé était pris très au sérieux somme toute empreint du poids historique partagé entre passionnés anonymes !

Puis vient enfin cette ironie glaçante quant à notre société moderne où chaque instant se consume rapidement sur internet face aux célèbres artistes actuels bien différents... Qui sait combien il aurait pu recevoir ces milliers “likes” si Instagram avait existé alors? Certainement difficile à dire! Mais ce lien indiscutable entre hier & aujourd’hui témoigne notamment combien parfois nous restons en quête désespérée pour retrouver cet équilibre fragile entre réussite matérielle & profondeur spirituelle...