2018 : Bernardo Bertolucci, cinéaste italien (° 16 mars 1941).

L'univers du cinéma a souvent été un reflet des tumultes de l'âme humaine, et rares sont les réalisateurs qui ont su capturer cette essence avec autant de poésie que Bernardo Bertolucci. Né à Parme, en Italie, le 16 mars 1941, son entrée dans le monde a coïncidé avec une époque troublée par la Seconde Guerre mondiale. Il s’est rapidement retrouvé dans une réalité façonnée par des conflits mondiaux, sans doute influençant son approche artistique ultérieure.À l’adolescence, alors qu’il semblait destiné à suivre les traces littéraires de son père poète et critique de cinéma, il a plongé dans l’univers cinématographique. Cependant, cette passion précoce n’était pas sans entrave ; la société italienne conservatrice était peu encline à accepter ce nouvel art encore en pleine évolution. En dépit de ces obstacles culturels et sociaux, Bertolucci a trouvé sa voix dans le cinéma d'auteur.Ses premières œuvres étaient déjà marquées par une recherche audacieuse de la vérité intérieure des personnages. "La Commare Secca", sorti en 1962, n’était pas seulement un film mais plutôt un cri désespéré pour capturer l'essence même du drame humain une thématique qu’il poursuivra tout au long de sa carrière.Il est ironique que ce réalisateur talentueux ait été confronté aux contraintes d'un système qui ne comprenait pas toujours ses ambitions artistiques. Malgré cela, sa collaboration avec les acteurs et les artistes du moment lui a permis d’affiner ses compétences visuelles et narratives. Sa véritable percée est survenue avec "Le Dernier Tango à Paris" (1972), un film provocateur qui fit scandale par ses représentations explicites des relations sexuelles et émotionnelles entre deux étrangers perdus dans Paris.Cela dit, cet exploit cinématographique ne venait pas sans conséquences : après la sortie du film controversé considéré comme révolutionnaire pour certains mais profondément choquant pour d'autres Bertolucci fut sous le feu des critiques pendant plusieurs années. Qui sait si cette période tumultueuse aurait pu étouffer l'élan créatif d'un autre artiste ? Mais non : il s'est armé de résilience face à la tempête médiatique.Au fil des ans, Bertolucci continua à explorer divers thèmes complexes tels que l’identité sexuelle, le politique et le pouvoir tous enveloppés dans une esthétique visuelle richement détaillée. Peut-être que sa plus grande force résidait dans sa capacité à transformer la souffrance humaine en art ; c'est ce qui transparaît magnifiquement dans "1900", où il brosse un tableau vaste du début du XXe siècle italien tout en explorant les inégalités sociales croissantes.Paradoxalement cependant alors qu'il remportait l'admiration internationale ses films étaient souvent critiqués pour leur longueur excessive ou leur rythme lent… Ce qu'il pouvait voir comme une méditation profonde sur les enjeux humains était parfois perçu comme un excès de lenteur par certains spectateurs impatients ! Mais peut-être était-ce là précisément son intention : faire réfléchir les gens sur leur propre humanité au lieu de leur offrir simplement divertissement éphémère.Dans une interview révélatrice ultérieurement diffusée sur Arte après la sortie d’un documentaire consacré à son œuvre finale "La Dernière Saison", il avoua avoir toujours cherché à créer « des œuvres ouvertes », invitant ainsi chaque spectateur à apporter son propre bagage émotionnel lors du visionnage... Ce désir constant d'interaction révèle non seulement une vulnérabilité personnelle mais aussi une conviction profonde : le cinéma peut transcender les barrières culturelles et temporelles.Cependant – malgré tous ses succès – la fin semblait inéluctable… Le malheur frappa lorsqu'en 2018 Bernardo Bertolucci décéda après avoir combattu longtemps contre plusieurs problèmes de santé liés au cancer. Cette nouvelle fut accueillie avec tristesse non seulement par ceux qui avaient admiré ses films mais aussi par toute l'industrie cinématographique mondiale ; car c'était bien plus qu'une perte personnelle : c'était celle d'une voix unique capable d'explorer les profondeurs obscures et lumineuses du cœur humain !Aujourd'hui encore – même plusieurs années après sa mort – il est fascinant d'observer comment son héritage perdure parmi nous… Les jeunes cinéastes s'inspirent toujours librement tantôt directement tantôt subtilement des thèmes chers aux yeux brillants du maître italien ! De plus leurs récits contemporains résonnent parfois étrangement avec ceux explorés jadis sous l'œil aiguisé du grand Bernardo…En guise d'hommage posthume donc lors du centenaire célébrant sa naissance prévu pour 2041 ! on évoquera sans aucun doute cet homme audacieux ayant osé transgresser toutes sortes de normes établies afin nous offrir quelque chose authentiquement poignant... Peut-être aura-t-il également inspiré davantage encore ces générations futures ! Car si quelque chose nous est promis ici-bas c'est bien ça : jamais rien ne disparaît complètement quand c'est tissé profondément au cœur même notre humanité…