901 : Adélaïde de Frioul, reine de France de 877 à 879 (° 850).

Dans l'obscurité des couloirs du palais de la dynastie carolingienne, une jeune fille, à peine âgée de sept ans, s'est retrouvée plongée dans un monde d'intrigues et de machinations. Adélaïde de Frioul, née vers 850, n'était pas une simple noble ; elle était la fille du duc d'Italie, ce qui lui offrait une place privilégiée dans le grand échiquier politique de l'époque. La vie ne lui avait pas offert le choix ; dès sa naissance, elle était destinée à devenir une pièce maîtresse dans le jeu des alliances matrimoniales. Pourtant, qui aurait pu prévoir que son destin prendrait un tournant si dramatique ? En 867, alors qu'elle n'était qu'une adolescente pleine d'espoir et d'ambition ou peut-être de naïveté elle fut mariée à Louis II le Bègue. Ce mariage était censé renforcer les liens entre la France et l'Italie. Cependant, cette union s'avérerait bien plus tumultueuse qu'espérée. Ironiquement, c'est en devenant reine consort que son existence prit un tournant tragique. Louis II est mort prématurément en 875 et voilà qu'Adélaïde se retrouve seule face à un royaume instable. Mais malgré la douleur de cette perte personnelle profonde il semblerait que son cœur ait été aussi brisé que le trône sur lequel elle avait été couronnée elle n’a pas eu le temps de pleurer : la politique ne souffre ni faiblesse ni mélancolie ! Elle dut rapidement naviguer dans les eaux tumultueuses du pouvoir royal français. Son ascension vers le pouvoir en tant que régente pour ses enfants fut marquée par des luttes constantes contre les nobles rebelles désireux de prendre sa place. Les historiens racontent que ces hommes puissants avaient sous-estimé Adélaïde ; ils l'imaginaient comme une simple mère éplorée alors qu’elle démontrait rapidement un esprit indomptable ! Peut-être cette combativité venait-elle du souvenir cuisant des heures passées aux côtés d’un roi dont l'autorité avait souvent vacillé. Malgré cela, ses efforts pour maintenir la paix au sein du royaume furent vains : son règne ne dura guère plus d'un an avant qu'elle ne soit écartée du pouvoir en 879 par Charles le Chauve. Ce coup d'État brutal a laissé Adélaïde sur les rives amères du désespoir; il semblait évident alors que tout ce qu’elle avait sacrifié pour sa famille était tombé à plat. Cependant, avec courage et détermination des qualités qui semblaient couler dans ses veines aristocratiques Adélaïde réussit non seulement à survivre mais aussi à préserver sa dignité au milieu des tourments politiques qui l'entouraient. Qui sait combien de fois elle a dû se rappeler cette belle période où ses rêves étaient encore vivants ? Ironiquement donc alors qu’on aurait pu penser qu’elle serait oubliée dans les méandres sombres des livres d'histoire Adélaïde devint bien plus tard symbole résilient pour toutes ces femmes royales dont on raconte souvent les exploits sans mentionner leurs sacrifices silencieux. Après avoir perdu son titre royal au profit des nouveaux souverains arrogants et ambitieux qui ignoraient sûrement tout ce par quoi elle avait dû passer pour y arriver cette lutte incessante contre l'injustice elle disparut lentement des chroniques historiques jusqu'à ce que... certains auteurs médiévaux évoquent parfois son nom avec admiration ; on commence enfin à reconnaître sa valeur historique ! Sa vie témoigne peut-être non seulement d'une quête inlassable pour maintenir la stabilité familiale mais surtout celle promesse encore plus vaste : celle d'un avenir incertain mais exaltant où chaque femme pourrait revendiquer légitimement son droit au trône ou simplement être entendue... Aujourd'hui encore cet héritage mystérieux se ressent parmi certaines figures féminines contemporaines qui combattent leurs propres luttes face aux systèmes patriarcaux modernes ; sans aucun doute Adélaïde aurait applaudie ces héroïnes modernes comme autant de reflets déformés mais intrépides.