La faillite de Hertz : Un tournant historique dans le secteur de la location de véhicules
Le 22 mai 2020, à 16h30, à Estero, en Floride, un souffle glacé a parcouru les bureaux du géant de la location de véhicules Hertz. Ce jour-là, l'annonce tant redoutée est tombée : Hertz Global Holdings Inc., qui employait près de 38 000 salariés et qui faisait partie des acteurs majeurs du marché depuis des décennies, s'est déclaré en faillite. Cet événement a non seulement secoué l'industrie automobile, mais il a également suscité une onde de choc au sein d'une économie déjà fragilisée par les conséquences dévastatrices de la pandémie mondiale de COVID-19.
Contexte historique
Hertz a été fondée en 1918 par Walter L. Jacobs et a connu une croissance exponentielle durant le XXe siècle. À partir des années 1960 et jusqu'à la fin du XXe siècle, Hertz est devenue synonyme de location automobile grâce à son vaste réseau d'agences dans le monde entier. Son modèle commercial prospère était principalement basé sur le voyage d'affaires et le tourisme. Cependant, avec l'avènement des plateformes numériques et les changements dans les habitudes des consommateurs - notamment un intérêt croissant pour le covoiturage et les services d'autopartage - la société a commencé à faire face à une concurrence accrue.
Selon certaines sources statistiques fournies par l'American Car Rental Association (ACRA), environ 40 % des revenus annuels générés par l'industrie étaient tirés du secteur corporate jusqu'en 2019. Toutefois, lorsque la pandémie est survenue début 2020, ces revenus ont chuté dramatiquement alors que les voyages ont été annulés ou suspendus.
Impact économique
L'impact immédiat sur Hertz fut catastrophique : selon leurs propres déclarations financières, leurs revenus avaient diminué d'environ 97 % pendant le mois d'avril 2020 comparé aux chiffres similaires en avril précédant cette année-là. Les archives officielles montrent que près de deux millions d'emplois liés au tourisme ont été perdus aux États-Unis dans ce contexte difficile.
Le témoignage poignant d’un ancien salarié peut illustrer cette réalité ; “J'ai toujours cru que mon emploi chez Hertz était sûr… je n'aurais jamais imaginé me retrouver sans emploi presque du jour au lendemain", raconte Marc Lemoine, un ex-employé depuis plus de dix ans au bureau local à Montréal.
Soutien communautaire avant l’ère numérique
Aujourd'hui encore , on se souvient comment tout cela aurait pu se passer sans internet ni réseaux sociaux pour propager rapidement les nouvelles ou solliciter une aide massive comme c'est souvent le cas aujourd'hui avec Twitter ou Facebook. Au cours des premiers jours suivant la déclaration officielle concernant sa faillite envisagée au Canada et aux États-Unis, on pouvait entendre sur plusieurs chaînes téléphoniques locales un élan massif appelant à soutenir ceux qui avaient perdu leur emploi chez Hertz. Des collectes de fonds étaient organisées au niveau communautaire pour aider ces familles éprouvées.
L'évolution vers aujourd’hui
En mars 2023 par exemple, alors qu'Hertz tentait un retour progressif vers une certaine normalité après son chapitre à La Cour fédérale des États-Unis dû à sa restructuration financière complète en octobre dernier – transformant ainsi son modèle commercial – il est frappant d’observer combien nos manières traditionnelles se sont transformées grâce aux avancées technologiques.
Aujourd'hui encore plus qu'auparavant nous avons vu émerger toute une industrie informelle axée sur des applications favorisant directement des options moins coûteuses telles que Turo ou Getaround où tout individu peut louer ses propres véhicules via ces plateformes mobiles facilement accessibles – éléments renforçant encore plus notre questionnement quant au rôle même du géant traditionnel comme Hertz dans cette nouvelle dynamique industrielle…
Miroir réfléchissant : Vers où allons-nous ?
Tous ces changements soulèvent une question cruciale pour notre société moderne : comment s’adaptera-t-on face aux défis imprévus tels qu’une pandémie mondiale ? Et plus largement parlant – cet événement rappelle-t-il plutôt notre vulnérabilité face à la fluctuation rapide économique actuelle ? Si tant d'entreprises historiques peuvent rencontrer ce type difficultés soudaines alors que nous ne vivons même pas sous régime totalitaire dirigiste – qu’est-ce que cela dit vraiment sur nous ? En somme… Peut-être sommes-nous tous davantage connectés que jamais mais restons vulnérables tout autant malgré toutes ces avancées techniques accessibles?